Alicia

         Caméléon...Pouvoir se changer n'importe quand et en n'importe quoi...

"ALICIA?!!!!C'est quoi ce bulletin làààààà!!!" 

Un petit "pop" et je me transforme en toucan et je m'envole "discretement" vers la porte d'entrée...

"Et alors là,t'as le perso qui te sort des rayons laser avec ses yeux c'est atro..."

"Mademoiselle,Girod,veuillez répondre à cette question."

-Tout les élèves se retournent à s'en foutre des torticolis comme des cons,avides d'action-

"pop" et je deviens coccinelle sur le dossier de la chaise.

J-11 avant le stage.Ou j'opte pour faire la bosseuse et je me la joue solitaire...Ou je prend un peu de courage et je vais faire connaissance...Raaah...Ces airs snobinards des stagiaires bourgeois "Moi je joue la troisieme partie(la plus dure) de l'opus 21 de la 5eme sonate de Bach." "T'as déjà joué l'opus 13 de Chopin?" "Non.Mais je sais qu'à la mesure86 ça fait très mal" "C'est moi qui te le dit." -rires d'ado en mue- Nan mais je vous en foutrai moi des mesures.La surenchère fait tourner l'orgueil humain.Le plus chiant: -voix de gamine- "Moi j'ai eu mon BAC à 15ans.Avec mention tres bien." "Quel BAC?" "Scientifique bien sûr." "Et le piano,tu as voulu en jouer?" "Non.C'est mes parents qui m'ont obligée."  Pfffff.Les âmes perdues.Moi,je panique et demande aux autres s'ils connaissent leurs notes par coeur.Pas tous,mais un bon 3/4 répondent oui.Il récitent leur morceau avec le nom des notes..."Pourquoi,toi tu peux pas?" "Nan.Mais ma main fait le mécanisme...Elle conduit.Le geste est assimilé." "Ben alors tu connais pas ta partition par coeur." Et là je fais semblant de ne pas entendre et je me barre.Brrrrr.Esperons qu'ils ne soient pas tous comme ça.Sinon je me déchêne et je les envoie pêter.

Ce serait tellement bien que je puisse changer...Pouvoir comprendre ma mère,pouvoir bosser sans qu'on m'engueule pour le faire,ne pas rêvasser devant n'importe quelle fenêtre,aimer sans avoir mal,savoir ne pas aimer...Le grand art.Et puis comprendre tout plus vite,apprendre toute notion importante.

Pourquoi j'ai l'impression de vieillir trop vite?Mince,j'ai 16 ans.C'es tout.Une demi-portion.Un rien dans le monde.Je ne comprends pas ma mère,je pense trop souvent à la même chose,j'aime à m'en crever,je paresse et j'ai appris hier que le Carbo vegetabilis (soit charbon végétal) pourrait soigner mes symptômes.Connerie homéopathique.Même pas le courage de dire à papa qu'il traîne les pieds comme un dingue.J'suis quoi?Une "jeun's" censée boire et fumer ?Bruler des voitures?Chercher l'emmerde avec les parents et la police?Que daaaaalle.Caractère atrabilaire d'une jeune fille sursitaire à l'instar de la vieillese sur mon esprit.Bref.Meli-mélo total,et quand je me noie dans des pensées trop confondues je pense à un chose.Une seule.Sentiment primaire,primordial,destructeur et bienfaisant.Un sentiment manichéen me courant dans la chair,les os et le sang.Trop souvent ressenti.Et rarement exprimé.Un manque,une absence,un fossé qui me dévore.

                 Souvenez-vous d'un événement qui vous a laissé perpexle.Les autres concernés s'en s'ont foutu.Mais comme s'ils vous avaient oublié,le temps s'arrête pour vous.Une nette impression de fin d'histoire.Triste,joyeuse...Comme un livre qui vous a suivit un moment et que vous avez finit hier.Une fin coup de poing même si ce n'est pas votre faute.Vous ne voulez pas vous battre pour changer cette fin.Le cour de l'histoire  été trop compliqué.Un soulagement,un pincement au coeur,une larme,un souppir...Cette big sensation de solitude tout d'un coup.Comme une crise de chlostrophobie.Un bourdon sourd dans le crâne qui explose à moitié.On se repete "je m'en fou" mais plus rien n'y fait.On ne contrôle plus ses mouvements.La mains tremble légerement.Mais à l'extérieur,tout suit son cours.Derriere des barreaux de questions,les gens bougent,marchent,rient,comme d'habitude.Vous esperez que quelqu'un va remarquer,prenez un air desemparé mais votre mère arive vers vous et vous dit "Donne des croquettes aux chats." ou une autre phase banale comme celle-là.On se demande comment une telle rage,un tel mal-être ne peut pas se voir,se sentir par des gens aussi proches.Envie de leur gueuler dessus,de tout leur lancer à la figure.Mais ce n'est pas leur faute apres tout.Nous sommes des hommes.A force de s'être cru différents et évolués,nous ne nous écoutons plus.Ni nous même,ni entre nous.On se dit que ça ne sert à rien de jeter des objets sur tout les murs de sa chambre.Le quotidien restera ce qu'il est.Calme,ennuyant,chiant et déplorable.Mais pourtat si vital pou notre espece.On s'allonge et n'arrive plus à reflechir.Nuit blanche et sensation de panique.Envie d'en parler,de le crier sur les toits.Mais la seule personne qui vous répond vous est intouchable.Ironie de l'histoire.L'oublis ne resoud rien.L'amour tue et l'amitié règne.

La fin d'un soir.