Une vie tous les jours, comme une maladie qui m'entraîne le lendemain sur une autre route, voyageuse malgré mes convictions.
Chaque réveil est un nouveau monde parfois lointain, parfois semblable à la veille. Et rarement le même, où, rentrée au port les odeurs me sont familières, les souvenirs me sont douloureux. Pour ce qui est de la découverte c'est toujours un drame. Des accords inconnus, on me traîne vers une nouvelle leçon, je joue l'interprète au milieu d'une piste de danse où valsent des créatures toutes plus étranges les unes que les autres.
Et parce qu'il en est ainsi, l'équilibre d'une histoire m'échappe toujours plus. Les points de vue sont trop nombreux, des brouillons s'amoncelant dans mon cortex pour journal de bord. Bourrage de crâne constant me poussant à prendre conscience de trop nombreuses vies.
Je valse avec le seul objectif de comprendre ces comportements, ces rires, ces larmes. Ces mélodies sans fin tellement ennuyeuses et prévisibles, parfois. Reconnaître ces accords, les retranscrire en y mettant un peu de moi, le point aveugle. Aucune constance dans le comportement, je ne peux me résigner à une seule vie.
Et quand bien même, je ne désire que ma propre personne, l'infinité de mon inutilité me ramène à mon fidèle rôle de médiateur.
"Ce qui me conforte dans la mort, c'est que les flots continueront à couler."

La peur est individuelle, elle n'a aucun intérêt si ce n'est connaître les personnages. Fatiguée de prendre en compte toujours plus de détails, le monde s'inverse. Des détails, des statistiques...Non. Chaque millième de ce chiffre correspond à un être, chaque être à une conscience. Chaque conscience comporte une inconnue qui forme des infinités d'incompréhensions. Virage à droite dans le cortex et c'est la sensibilité, touchée par l'expérience qui renvoie aux souvenirs dans le quel il faut comprendre d'autres facteurs, d'autres êtres. Une infinité de dossiers, un flot de cellules. Et puisque l'esprit obéit à des lois, alors ce sont des chiffres énormes qui sont infinis pour la pauvreté de ma condition.
Le plus grand intérêt, finalement, c'est d'en avoir conscience. De retourner le problème dans tous les sens, de tous les points de vue possibles et d'y ajouter l'infini échec. Il faut donc cesser de chercher une réponse, mais plutôt un état d'être.

L'homme est une gymnastique constante, plus il est raide, plus il souffre, et ses capacités sont moindre. La souplesse s'accompagne toujours d'un sentiment de trahison, d'avoir jouer avec d'autres souplesses conscientes.
Finalement, la haute puissante en a eu marre de chercher à atténuer cette opposition et a ajouté une règle,
Pas d'infini dans l'incompréhension, c'est à dire le critère de vie, donc la mort.
Une fatalité qui crée la peur, et la capacité à connaître l'autre.
Au final, mon but n'est pas de comprendre pourquoi cette conscience, mais de l'améliorer.