Dimanche 11 octobre 2009 à 22:24
Plus qu'un, deux, trois pas. Le voilà.
La voilà cette haine qui me ronge les os, rouillant mon sang au passage. Ce petit oubli dans ma misérable vie ayant pris de l'amplitude, m'écrasant à longueur de journée. Cette petite défaillance dans son être qui m'a rendue cinglée.
Alors que j'endosse avec honte mes fausses octaves, m'énervant avec l'index sur mon archet, je tremble de rage, je dégouline de mal être.
Ne pense pas à ça, ils sont tous là, comptent sur toi,
Trop tard, j'ai décroché. Les dernières notes filent sans que j'aie le temps de penser à la condition de notre espèce. Le concours, le concours.
Il ne seront pas là, ce sera plus simple devant des inconnus...
Non. Je suis une perdante.Cette main droite qui glisse sur ce bois riche, torturant les crins précieux. Et cette tension dans ce bras gauche n'est-elle pas ridicule?
Et ces pensées, mouches incontrôlables qui tourbillonnent dans mon crâne tels des frelons dans un verre fendu.
La hache planté dans la colonne vertébrale, je suis minable. Continues, danse, tourne, chante sous une pluie de seringue de mercure.
Il faut avancer, quitte à ramper sur les épines du sol inégal.
La gigue, le paysan et sa bonne récolte, les schtroumps heureux, n'importe quoi, vis-le.
Dégringolade d'une main gauche trop faible, l'instinct ligoté dans mes entrailles,
Coin de la peur, entrez. Je sue, j'aimerais lui crier qu'il a foutu sa vie en l'air, et qu'il m'entraîne avec lui.
Son silence...Macabre et insultant, son relativisme qui m'a toujours fait froid dans le dos.
Passionnant, révoltant, qu'a-t-il fait durant sa continuelle absence?
Fondé une autre famille? Bâtis d'autres horizons?
Qu'a-t-on fait de mal, nous pauvres et inintéressants agneaux?
Reprises sur reprises, pense à cet idéal, ces contrastes si purs, sa personne si aimable. L'autre qui m'aurait appris tellement de choses.
Deux idéals c'est trop. L'une au clavier, l'autre au bois, extase musicale, pureté d'un bonheur permis.
Je broie tel un vulgaire mixer des idées parfaites, les malaxent avec maladresse, tiens jusqu'au bout, tirant de chaque côté de la ficelle.
Enfer, je me hais. Génèse d'un créateur, seul et unique rôle de géniteur. Regarde-moi, écoute-moi, je suis un être pensant, un atome indépendant de toi, n'es-tu pas fier, lion de la jungle?
Trop jeune, je t'ai crié une vérité cruelle et me suis aventurée sur un terrain trop pentu pour moi.
4temps, maintenant. Imagine le piano, l'appel de l'orchestre, ta musicalité, enchaînes, assume.
Cette fois-ci, c'est avec assurance que je frotte les quatre cordes, voilant le vaisseau d'une mélodie que tu as déjà entendue.
Déjà subie.
Regarde-moi, je porte encore cet espoir de voir en ton absence une once de reconnaissance. Je te décode ma vie, à toi le pur inconnu.
Mon monde, mes savoirs. Ma conscience qui n'attend qu'à rejoindre des hallucinations, des illusions meurtrières.
Les notes dévalent par habitude, le fil avance trop vite, me brulant les mains.
La vie est passé rapidement, quelques mois et je ne serai plus encombrement pour toi.
Pus qu'une chose insignifiante pompant un peu de ton argent que tu m'offres comme amour.
Merci. Merci quoi? qui?
Je transpire de confusion, tu me tues, je finis le concerto lessivée par ton amertume et ta distance.
Ceci n'est plus ton monde, vois présence zéro, que je suis partie, que j'ai oublié ton code. Je tente sans cesse de t'échapper, mais je ne sais qui éviter, inconnu.
Les applaudissements des chers me consterne. Trop aimables, et je les prends pour des idiots sachant bien qu'ils ne le sont pas. Mais pour moi ce n'était pas assez. Ce n'était pas ça.
Et toi, le regard inquisiteur, tel un savant, alors que tu ne connais rien à ce langage.
J'attends de toi des paroles, dispensables certes, mais un signe au moins me permettant de ne pas me croire fantôme à tes yeux.
Les autres font des remarques poussées, alors que je perds mon temps à genoux devant toi.
Génèse, qui es-tu?